Entrer à pas menus pour ne pas déranger les œuvres qui somnolent dans des clairs-obscurs feutrés.
Ne pas parler.
Humer seulement l’atmosphère en maraude.
Puis écouter Robert nous parler de sa passion complice avec la pierre. De ses peintures vertueuses aux couleurs infusées. On devine aisément sa maîtrise de l’épure et de l’esquisse.
Son atelier vibre de sa personnalité sensible et créative. Dans cet antre, souffle tout son imaginaire. Outils, palan, four, sculptures anciennes et nouvelles, terres cuites chahutent l’espace sous des intrications silencieuses. Dans un recoin d’espoir, une blouse blanche oubliée, deux cannes entrelacées racontent un sillon de vie. Les souvenirs, empreints d’éternité, infusent toujours.
Sur les étagères, le velours pèlerin d’une poussière en errance, saupoudre, sans pesanteur excessive, les courbes affûtées des sculptures dans leur nudité éperdue. Des mascarons calmes ou taciturnes ont des sourires vertueux. Là, des visages flânent sous des lacis batailleurs. Plus loin, Jean-Henri Fabre moissonne l’invisible de sa loupe conquérante.
Dans un garde-à-vous hiératique, burins, ciseaux, gouges et gradines sont alignés sur la desserte dans une attente pudique. Graciles, les compas patientent au creux d’une lumière invitée qui suinte de la grande baie qu’il faut désembuer de nuages. Une salve d’éclats de marbre résonnante lutine encore l’ombre exhumée d’un angle évanescent. Mais, sous le geste sûr, la pierre a chanté dans la profondeur de ses veines.
Un à un, les souvenirs s’égrènent. L’horloge murmure ses heures sentencieuses.
Semonces obligeantes du temps. Il faut se quitter.
Jean-Pierre ARLOT, Juin 2015
Laure NERON, en visite ce mercredi dans l’atelier du sculpteur Robert Rayne… c’est toujours l’émerveillement devant ce cabinet des curiosités et cet espace qui respire la création.
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Puis, quelques mercredis plus tard …
Cliquer ici Robert Rayne, suite
2008-vidéo de René Estève, Sérignan.